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10 romans pour flipper jusqu’au bout de la nuit : fais-moi peur !
Le soir d’Halloween, on se déguise et on fête les monstres à coups de friandises pour mieux les amadouer. On se raconte aussi des histoires où fantômes, créatures diaboliques et autres zombies ne sont pas les seuls à nous ficher la trouille. Des humains, bien vivants mais surtout totalement détraqués s’en sortent pas mal non plus. Alors pour savoir à quel sombre plaisir succomber, voici une sélection transgénérationnelle de romans terrorisants composée de nouveaux princes de l’épouvante et de vieux briscards de l’horreur.
Le Manteau de neige
Il fait froid, très froid, dans ce roman monochrome où seuls quelques éclairs de rouge carmin parviennent à percer les nuances de gris. Des traînées de sang sur une neige sale, une nature glaciale et hostile, une ferme jurassienne lugubre remplie de fantômes terrifiants qui n’en ont pas fini avec les vivants, une jeune héroïne haptophobe (la phobie du contact physique) et une histoire de famille d’une violence inouïe… Avec cet angoissant thriller rural, son intrigue teintée de surnaturel et son style cinématographique, Nicolas Leclerc assure la relève du thriller français et s’inscrit pleinement dans une tendance actuelle de la fiction horrifique centrée sur le chagrin, le deuil, les drames du passé et les tragédies familiales. Un sous-genre qualifié aujourd’hui de « Grief horror » particulièrement présent au cinéma grâce à des films majeurs comme le cultissime Ne te retourne pas de Nicolas Roeg (1973) ou plus récemment Hérédité de Ari Aster.
Mexican Gothic
Romancière, éditrice et chroniqueuse, la Mexicaine Silvia Moreno consacre depuis dix ans sa vie aux littératures de l’imaginaire. Après s’être fait connaître grâce à un premier recueil de nouvelles fantastiques et d’épouvante, elle monte une maison d’édition où elle publie des textes inspirés par l’œuvre de HP Lovecraft et plus particulièrement par le mythe de Cthulhu. Connue pour ses romans de fantasy urbaine teintés de légendes mayas et aztèques, elle revient avec Mexican Gothic à ses premières passions horrifiques. Tout commence lorsqu’une jeune bourgeoise de Mexico répond aux appels de détresse d’une cousine persuadée que son mari, un Anglais déplaisant et inquiétant, veut l’empoisonner. N’écoutant que son cœur, elle part la retrouver au manoir High Place où elle vit. Mais la maison et ses habitants dégagent une aura étrange qui la mettent d’emblée mal à l’aise. La nuit, elle est assaillie de cauchemars sanglants qui résonnent comme de funestes mises en garde. Femme de caractère, elle décide malgré sa peur de faire éclater la vérité… Navigant avec dextérité entre l’histoire de maison hantée et le huis clos criminel, Silvia Moreno-Garcia apporte au fil de l’intrigue une dimension sociale et féministe à son récit. Effrayant et passionnant, Mexican Gothic s’inscrit avec brio dans la veine des contes gothiques réalisés par son compatriote Guillermo Del Toro
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Dans la maison
Auteur chevronné, Philip Le Roy écrit tous types de thrillers depuis plus de vingt ans. Une de ses particularités est par exemple de créer des intrigues à suspense référencées en littérature jeunesse qui fonctionnent aussi bien auprès d’adultes rompus aux codes du genre. C’est notamment le cas avec Dans la maison, son quatorzième et avant-dernier roman. On y retrouve un groupe de lycéens rassemblés dans une maison de campagne isolée pour passer leur samedi soir à se faire peur pour se faire boire. Chacun devra donc rivaliser d’imagination pour réaliser la mise en scène la plus effrayante possible. Mais entre l’esbroufe des uns, les mensonges des autres et d’étranges phénomènes inexplicables, les choses vont progressivement commencer à dérailler jusqu’à un point de non retour. À partir d’un pitch sans grande originalité, Philip Le Roy convoque tous les ingrédients du « slasher movie » avec une incroyable maîtrise rythmique avant de tromper son monde lors d’un final sidérant qui l’extrait du commun des thrillers.
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Du feu de l’enfer
Un roman de Sire Cédric est un cadeau empoisonné dont la violence et la noirceur, extrêmes mais jamais gratuites, exercent une fascination morbide sur le lecteur qui s’y aventure. Ange noir du thriller, celui qu’il faut désormais nommer Cédric Sire développe depuis 2007 le talent singulier de mettre en mots le côté le plus obscur de la nature humaine. Après huit romans placés sous l’influence du fantastique et de l’horreur radicale « splatterpunk » de Clive Barker, il délaisse les éléments surnaturels pour évoluer vers une forme de réalisme horrifique urbain centré sur les déviances et la folie meurtrière. Fidèle à son style choc, Du feu de l’enfer met en scène l’histoire d’une thanatopractrice et de son frère délinquant mêlés, après un coup qui a mal tourné, à une série d’atroces crimes rituels menant à une terrifiante secte satanique. Sur un rythme effréné, Sire Cédric enchaîne jusqu’au vertige les scènes d’une violence inouïe et les rebondissements d’une intrigue où l’on compatit pour ses deux anti-héros et frémit face à des méchants d’une cruauté sans limites. D’une insolente efficacité, Sire Cédric connaît l’enfer comme sa poche.
La Part des ténèbres
Au sommet de son art à la fin des années 1980, Stephen King venait de frapper très très fort avec Ça et Misery quand il publie une histoire tortueuse qui lui permet de fusionner un épisode de sa vie d’écrivain et deux de ses thèmes favoris : les affres de la création littéraire et le double maléfique. Dans La Part des ténèbres, le double en question est en réalité un jumeau absorbé in utero poursuivant son existence comme une tumeur purulente dans la tête d’un auteur affligé par l’échec de son travail littéraire. Pourtant, Thad Beaumont connaît un immense succès quand il écrit en secret des romans noirs ultra-violents sous le pseudonyme de George Stark. L’apparition d’un maître-chanteur menaçant de révéler son secret à la presse, lui donne enfin l’occasion d’en finir avec son encombrant alter-ego en mettant en scène sa mort et son enterrement. Mais on ne se débarrasse pas aussi facilement de sa part d’ombre. Stark veut continuer à vivre, quitte à semer la mort autour de Beaumont… Sur une intrigue fantastique inspirée par sa propre expérience d’écriture sous pseudo, Stephen King s’offre une nouvelle métaphore sur la duplicité de l’écrivain. Un roman puissant qui a donné lieu à une excellente adaptation au cinéma par George Romero en 1992.
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Catacombes
Horreur, fantastique, SF, anticipation, roman policier, historique, d’aventure ou encore jeunesse… Aucun genre ne résiste à la plume généreuse de Serge Brussolo. Porté depuis 1980 par une créativité sans failles ni limites, ce maître français de la littérature populaire n’est sans doute pas estimé à sa juste valeur au regard de la richesse de son œuvre foisonnante. Histoire de maison hantée délirante millésimée 1986, Catacombes est un récit d’épouvante suffocant qui caractérise à merveille le style Brussolo. Une femme répond à une annonce pour être la modèle d’un sculpteur vivant dans une grande demeure à la sinistre réputation. Dans les murs, elle va se frotter aux maléfices d’une maison toujours habitée par l’esprit malfaisant de son ancien propriétaire… Menée sur un tempo affolant, l’intrigue enchaîne les métaphores extravagantes et les scènes totalement déjantées sans oublier de distiller sa juste dose de frissons.
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La Nuit sur terre
Comme Serge Brussolo, dont il est contemporain, l’éclectique Pierre Pelot incarne une certaine idée de la littérature populaire qui ne s’interdit de toucher à aucun genre. Une approche libertaire de l’écriture motivée par la seule envie de raconter comme et quand bon lui semble toutes les histoires folles qui lui traversent l’esprit. En 1983, entre un roman de SF et deux polars, l’auteur de L’Été en pente douce produit La Nuit sur terre, un drame rural, sale et dérangeant. Située sur ses terres vosgiennes, l’histoire est celle d’une femme trompée attirée dans sa maison de campagne par une bande d’illuminés totalement dégénérés. Version made in Vosges de Delivrance ou de Massacre à la tronçonneuse, ce roman d’une noirceur insondable est une plongée éprouvante dans les ténèbres de l’humanité. Dans ce conte de la folie extraordinaire à déconseiller aux âmes sensibles, tous les monstres sont des hommes. Et c’est bien ça le pire…
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L’Exorciste
Avant d’être l’immense classique du cinéma qui a terrorisé la moitié de la planète, L’Exorciste est un best-seller décrié à son époque par la critique américaine qui le considère aujourd’hui comme un des meilleurs romans d’épouvante de tous les temps. En 1970, après avoir été scénariste pour des comédies de Blake Edwards, William Peter Blatty cherche l’inspiration pour son premier roman. Il se souvient alors d’un fait divers terrifiant qui l’avait marqué quand il était étudiant. Celui d’un cas de possession démoniaque signalé sur un adolescent du Maryland en 1949. Convaincu par son idée, il change la typologie des protagonistes et construit un suspense psychologique et théologique qui fera le succès du livre. Maître du temps narratif, il ne cède jamais aux facilités qui guettent parfois les romans de ce type. En prenant le temps qu’il lui faut pour donner de la profondeur à ses personnages et installer ses enjeux, il diffuse une angoisse permanente devenant quasi insoutenable quand explose soudain l’horreur. Traité comme un drame familial qui prend des libertés avec les codes du genre, L’Exorciste devient un roman de référence d’une puissance diabolique. William P. Blatty est également scénariste du film réalisé deux ans plus tard par William Friedkin.
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Ghost Story
Ému par la poésie, passionné par le fantastique, l’Américain Peter Straub est un fidèle compagnon de route de Stephen King depuis quarante ans. Pièce maîtresse de son œuvre portée aux nues par le maître de l’horreur, Ghost Story a véritablement lancé sa carrière et sa réputation. L’histoire est celle de quatre vieux amis de la sinistre ville de Milburn qui se réunissent autour d’un feu pour se raconter des histoires effrayantes. Quand l’un d’entre eux disparaît mystérieusement, les autres sont assaillis de visions cauchemardesques. Les démons du passé sont réveillés et ça ne présage rien de bon… Entre flashbacks éclairants, descriptions soignées et personnages qui prennent corps au fil d’une intrigue sépulcrale, Peter Straub use de son grand talent d’écriture pour faire monter l’ambiance d’un roman qui occupe le chevet de nombreux lecteurs depuis 1979. Adapté au cinéma en 1981, Ghost Story est également le dernier long-métrage de Fred Astaire, qui y tient le rôle principal.
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La Nuit des cafards
Vieux briscard du roman à suspense, Dean Koontz a déjà une impressionnante bibliographie derrière lui quand il publie son premier best-seller en 1980. Classique qui n’a pas pris une ride, La Nuit des cafards est un thriller psychologique dont l’intrigue se situe à mi-chemin entre Halloween et Psychose. Dans ce condensé de terreur qui titille nos angoisses contemporaines, tout débute avec le viol manqué d’une jeune scénariste d’Hollywood par un psychopathe incapable de résister aux injonctions meurtrières de sa défunte mère. Frustré de n’avoir pas pu donner la mort, le monstre revient finir le travail mais est abattu par sa victime. Quelque temps plus tard, alors qu’elle l’a vu mourir, Bruno Frye réapparaît dans la vie d’Hilary Thomas… En conteur expérimenté, Dean Koontz flirte habilement avec le fantastique tout en ménageant ses effets à la perfection. Passant avec fluidité du suspense à l’émotion, du polar à l’horreur, il parvient à maintenir une tension de tous les instants jusqu’à un épilogue mémorable.
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