Adaptation romans en séries TV : 5 sagas littéraires à binger

Arsène Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc

Créé en 1905 par un Maurice Leblanc en mal de reconnaissance littéraire, le personnage d’Arsène Lupin ne devait être qu’une éphémère version gauloise de Sherlock Holmes le temps d’une nouvelle publiée dans le magazine Je sais tout. Faisant mouche auprès de lecteurs littéralement conquis par la modernité du style de Leblanc et l’audace de Lupin, cette première aventure du gentleman cambrioleur marque le début d’un feuilleton au long cours. Plus ironique, transgressif et flamboyant que son « concurrent » britannique, Arsène Lupin s’impose dès lors très vite comme un des héros de roman d’aventures les plus populaires de la France de la Belle Époque. Voleur élégant et moral épousant les sympathies libertaires de son créateur, il pille avec charme, panache et non-violence tous les notables qui le méritent. Personnage charismatique et complexe, Arsène Lupin séduit rapidement au-delà des frontières hexagonales. À partir de 1909, ses aventures sont régulièrement adaptées sur grand écran aux États-Unis comme en Europe. Ce n’est qu’au tout début des années 1970 qu’il fait son apparition à la télévision française dans un feuilleton homonyme passé à la postérité grâce à la chanson générique de Jacques Dutronc. Aujourd’hui, Arsène Lupin est de retour sur le petit écran dans une adaptation moderne très librement inspirée d’une œuvre de Maurice Leblanc dont elle ravive admirablement l’esprit.

>>> Découvrez la collection Les Classiques Kobo.

La Servante écarlate de Margaret Atwood

Dans un monde ravagé par la pollution atmosphérique et l’infertilité, la théocratie qui a pris le pouvoir installe une société patriarcale radicale reléguant les femmes au rang d’esclaves classées selon leur aptitude et leur rang social. Celles qui sont encore fécondes deviennent alors des servantes assignées au rôle exclusif de reproductrices. C’est sur l’histoire d’une de ces génitrices malgré elle que Margaret Atwood centre l’intrigue du roman choc qui l’a révélée au monde entier en 1987. Comme dans toute dystopie, elle y dessine un avenir cauchemardesque où l’adage affirmant que la femme est l’avenir de l’homme résonne comme une atroce sentence. Après une adaptation au cinéma en 1990, La Servante écarlate arrive sur le petit écran vingt-sept ans plus tard sans rien perdre de sa force politique et de sa fureur féministe. Une série haut de gamme et indispensable que son diffuseur historique n’a pas hésité à reconduire pour une quatrième saison.

Petits secrets, grands mensonges de Liane Moriarty

Roman après roman, l’Australienne Liane Moriarty s’impose comme une des meilleures portraitistes de la littérature populaire anglo-saxonne. Par un savant mélange d’humour, de gravité et de clairvoyance, chaque intrigue est pour elle une nouvelle occasion de sonder la réalité profonde de la femme occidentale moderne. D’une plume experte, qui lui permet d’échapper miraculeusement à la caricature, elle crée des archétypes féminins qui collent parfaitement aux univers narratifs développés dans les séries. Ce n’était donc qu’une affaire de temps avant qu’un de ses romans passe à l’écran. Ce sera chose faite avec Petit secrets, grands mensonges, son sixième roman. Adaptation presque fidèle du texte original, la mini-série Big Little Lies, qui voit le jour en 2017, aligne un impressionnant casting féminin pour porter cette histoire de mort suspecte, de secrets de couples et de sororité créée dans l’adversité. Initialement prévue en une courte saison, la série compte une suite originale indépendante du roman dont la trame a été spécialement imaginée par Liane Moriarty.

>>> Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de lire les livres de Liane Moriarty !