Concours Mangaka Challenge 2023 : ce qu'il faut retenir !
Kobo, en association avec Japan Expo, les éditions Kana et la plateforme Mangas.io, a lancé cette année le Mangaka Challenge ! Objectif ? Découvrir les talents de demain en matière de mangas et permettre à un aspirant mangaka d’être édité... Sur cette page, nous avons suivi en direct l'aventure, jusqu'à l'annonce du gagnant ! Tout ce qu'il faut retenir du Mangaka Challenge, c'est ici. Et à l'année prochaine pour la nouvelle édition !
And the winner is…
La première édition du Mangaka Challenge est terminée, et avec elle la crème de la crème sélectionnée par nos experts et vos votes. Petite présentation de vos futures lectures.
1er prix : Sunflower Blues – Marianne Aubanel
Attention, manga enchanteur. Sunflower Blues nous emmène sur une île baignée par le soleil d’été en compagnie de Kai, un jeune homme qui n’a d’yeux que pour Tehia, jeune femme mélancolique qui passe son temps à admirer l’océan. Son secret ? Elle est une sirène qui a décidé de quitter les fonds marins pour vivre sur la terre ferme. Heureusement, Kai a une solution pour lui redonner le sourire.
Prix Espoir : Sur le terrain d’Aina – Rauj
Les examens arrivent à grands pas et Naël cherche désespérément un endroit à l’abri de la chaleur pour réviser. Il s’installe par hasard dans le café-restaurant où travaille sa camarade de classe Aina, dont il est secrètement amoureux. Sa maladresse le pousse à enfiler le tablier pour une journée qu’il ne sera pas près d’oublier. Entre romance et humour, un manga plus que prometteur.
Prix du meilleur scénario et Prix du public : À la bonne aventure – N. D. Kaiwai
Barbara est voyante et sorcière de mère en fille. Son petit commerce a tout de l’arnaque mais elle n’en a cure, elle rêve de faire fortune et déménager à la grande ville. L’aventure débarque sans prévenir en la personne du triton Pisco, à la recherche du mythique fruit de l’erectus. La jeune magicienne sent alors le bon coup et l’accompagne, aidée de son fidèle bulot de compagnie Morito. Un manga qui n’est pas sans rappeler le Dragon Ball des débuts.
>> Découvrez plus en détail les vainqueurs du Mangaka Challenge !
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Ce qu’ils en disent, ce qu’ils attendent : la parole est aux jurés !
Le Mangaka Challenge a la chance d’avoir un jury de qualité, alors Kobo leur donne la parole pour qu’ils nous en disent un peu plus sur ce qu'ils espèrent de ce concours et sur ce terrain de jeu et de création qu’est le manga.
Yun Inada – Directeur des Opérations Mangas.io & Timothée Guedon – Éditeur Éditions Kana
Qu’attendez-vous de ce concours ?
Yun Inada : Je veux qu’on nous surprenne ! On a volontairement choisi un thème qui permet de sortir des histoires un peu habituelles qu’on reçoit tout le temps en candidature spontanée. Le manga, en plus d’être un art, est devenu un langage universel, comme le cinéma ou la musique. Tout peut être raconté en manga, j’attends donc de la diversité.
Timothée Guedon : J’attends également d’être surpris ! De découvrir de nouveaux talents avec des graphismes qui me séduiront, avec un regard, une façon de raconter qui leur sera propre mais aussi de nouvelles histoires. Des histoires auxquelles je n’aurais pas pensé. J’aime qu’on me raconte de nouvelles histoires.
Quel regard posez-vous sur la nouvelle génération manga ?
Yun Inada : Au niveau du lectorat, elle est très éclectique, et a fini de sortir du triptyque shōnen / shōjo / seinen, avec une forte appétence pour les contenus au format numérique sur des catégories de récits plutôt niche jusqu’ici. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons lancé Mangas.io, la première application de lecture de manga à l’abonnement, pour favoriser la découverte de nouveaux contenus ! Côté créateurs : en France, ils sont très majoritairement full numérique et n’hésitent plus à mêler une narration typiquement manga (lignes de vitesse, onomatopées, trames) à un réalisme issu de la tradition franco-belge au niveau du chara-design. On a parlé de « global manga » il y a des années pour décrire cette hybridation, on est désormais en plein dedans. Cette ébullition créative est passionnante à observer !
Timothée Guedon : Difficile de répondre à cette question sans faire de généralités. Je crois que la jeune génération a accès à énormément de choses : littérature, films, séries, jeux vidéo, différentes formes de BD, contenus vidéo en tout genre… Cette génération est nourrie, influencée par tout ça. Mais elle cherche aussi à proposer de la nouveauté par rapport à tout ce qui a pu être fait avant. Elle ose plus de mélanges de genres, de styles. Comme si elle cherchait à s’affranchir des frontières pour créer de nouveaux territoires, de nouveaux mondes.
Votre premier contact avec les mangas ?
Yun Inada : Au Japon, dans la mangathèque de ma mère, toute pleine de mangas sur le Shisengumi. Un autre souvenir également… le jeune Yun, lycéen de 14 ans, assis en tailleur dans les rayons de la Fnac, en train de découvrir avec émerveillement Samurai Deeper Kyo, publié aux éditions Kana, avec son meilleur ami Romain Régnier. Ce souvenir m’est cher car 20 ans plus tard, je réponds à vos questions en tant que directeur des contenus de Mangas.io, fondée par le même Romain, au sujet d’un concours que nous avons organisé avec Rakuten Kobo, Japan Expo et… les éditions Kana ! C’est une morale que j’aime bien : parfois, des petites graines de passion insoupçonnées germent des années plus tard et tout se recoupe. N’abandonnez pas vos passions !
Timothée Guedon : Je suis de la génération Récré A2 et du Club Dorothée, donc via les dessins animés. Puis, l’arrivée du manga dans les kiosques et librairies françaises dans les années 1990. Nous n’avions pas le choix ni la diversité qu’on peut trouver aujourd’hui. Le manga n’était pas encore entré dans la culture populaire comme il l’est aujourd’hui. C’était plus une niche.
Un bon manga pour vous ?
Yun Inada : Je recherche le juste équilibre entre un bon scénario qui touche le lecteur, un univers graphique cohérent qui le fait voyager, et la capacité à raconter une histoire de façon fluide, rythmée et surprenante pour se sentir partie de l’aventure. Gunnm, par exemple, c’est typiquement un manga qui m’a touché, m’a fait voyager, et m’a donné le sentiment de vivre l’histoire aux côtés de Gally, l’héroïne.
Timothée Guedon : Une histoire qui vous emporte, vous captive, vous accroche, vous fait vibrer, vous fait passer par toutes sortes d’émotions et un graphisme qui va être aussi au service de tout ça.
Quelques mots sur Japan Expo ?
Yun Inada : Au-delà d’être un événement central dans l’écosystème Manga, qui semble aujourd’hui être naturellement incontournable, il ne faut pas oublier que tout cela est parti d’une petite association de passionnés, qui à force de travail, d’effort et d’idées, a construit année après année le mastodonte qu’est Japan Expo aujourd’hui. C’est un vrai modèle d’inspiration pour moi !
Timothée Guedon : Une semaine intense où on ne s’arrête pas. Le plaisir de retrouver ce public de fans qui s’amusent dans un esprit bon enfant. Généralement un gros coup de chaleur… et dès le lendemain du dernier jour, malgré la fatigue, cette envie d’y retourner l’année suivante parce qu’on y refait le plein de bonnes énergies.
Comment expliquez-vous le succès du manga en France ?
Timothée Guedon & Yun Inada : Il est arrivé à un moment où la BD franco-belge avait délaissé le public des pré-ados et adolescents. Le côté feuilleton du manga qui fait que les histoires sont construites pour donner envie au lecteur de découvrir la suite de l’intrigue est très efficace. L’empathie que le lecteur peut avoir avec les personnages est plus forte en manga que dans les autres formes de BD. Ce qui renforce l’adhésion du lecteur. Le rythme de la narration, l’importance accordée aux émotions sont aussi des éléments qui ont su parler aux lecteurs. Le prix, évidemment, a aussi beaucoup joué en faveur du manga. Il est beaucoup plus accessible que la BD par exemple. Et bien sûr, la promotion indirecte du manga via la diffusion des dessins animés est considérable. Enfin, et ce n’est pas négligeable, surtout aujourd’hui que le manga est présent en France depuis une trentaine d'années, c’est une lecture qui se partage. On échange avec ses amis, ses proches, sa famille, autour de personnages, de tel ou tel arc narratif. C’est une lecture-passion qu’on a envie de transmettre, de partager. Et il n’y a pas de meilleur « porte-parole » qu’un lecteur passionné pour en convaincre d’autres.
Kenshirô Sakamoto, scénariste & dessinateur japonais, Noriaki Matsuki, éditrice japonaise et Keiko Ichiguchi, mangaka japonaise, autrice de shōjo manga, partagent également leurs attentes en matière de création manga.
Kenshirô Sakamoto – Scénariste, dessinateur japonais
J’attends avec impatience de découvrir le style des dessinateurs nourris d’une culture différente de celle du Japon ! Plus j'en apprends sur la culture française, plus elle me stimule. J'ai hâte d'être enthousiasmé par le travail des participants. Le dessin numérique est devenu courant et le niveau des productions s'est considérablement amélioré. Le matériel moderne permet de dessiner sans passer par l’étape du papier, et je pense que cela influencera directement le style de création des mangas. Peu importe la qualité de l'histoire ou des images, si c'est difficile à lire, on ne va pas au bout.
Noriaki Matsuki – Éditrice japonaise
Je veux voir le meilleur de chacun des participants ! Parce que progresser et évoluer, ça consiste d’abord à faire de son mieux, à accepter les résultats et à les analyser pour en tirer le meilleur parti. On assiste actuellement à l’émergence d’une large palette de genres et de moyens d'expression plus en phase avec l'époque et les sensibilités actuelles. Je pense qu'il est important que l’auteur ne perde jamais de vue son lecteur et qu’il ne soit pas prisonnier de sa propre vision.
Keiko Ichiguchi – Mangaka japonaise, autrice de shōjo manga
J’aimerais voir des œuvres aux styles originaux et personnels qui mêlent influences de la bande dessinée japonaise et de la bande dessinée européenne. Des personnages expressifs. Quand je crée une histoire, j'essaie de définir les personnages en détail. De bien les connaître. C’est très agréable quand ils avancent d'eux-mêmes.
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La Pile à Lire des jurés
Kenshirô Sakamoto : King of bandit Jing.
Noriaki Matsuki : Tsurumoku Dokushinryô, Area 88, Baribari Legend, Touch, Maison Ikkoku…
Yun Inada : Gunnm, un chef-d’œuvre atypique et complètement universel.
Keiko Ichiguchi : Sakamichi nobore de Ryoko Takahashi, publiée en 1978, a changé ma vie. Après l'avoir lue, j'ai commencé à avoir envie de "raconter une histoire" comme cette auteure, et non plus de "dessiner" comme elle.
Timothée Guedon : Dragon Ball de Akira Toriyama. Le premier que j’ai lu. La première série que j’ai finie et que ma fille lit à son tour, aujourd’hui.
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Concours Mangaka Challenge : comment ça marche ?
Que vous vous adonniez au shônen, au seinen ou au josei, vous êtes les bienvenus au Mangaka Challenge ! Vous avez jusqu’au 1er juin pour proposer sur mangaka-challenge.fr votre projet. Seules contraintes : réaliser un one-shot de 20 à 24 pages, sur le thème « Summer Feeling », en incluant deux personnages principaux de genres différents et en s’assurant que tous les protagonistes seront majeurs. Votre histoire doit par ailleurs satisfaire un lectorat « tout public », éviter la violence et la nudité gratuites, l’érotisme et la pornographie.
Concours Mangaka Challenge : qu’est-ce qu’on gagne ?
Le ou les Premiers Prix du Mangaka Challenge réaliseront le rêve de tout jeune auteur en gagnant un contrat d’édition pour un tome minimum avec Kana, assorti d’un à-valoir de 15 000 € et d’une diffusion numérique exclusive sur Rakuten Kobo et Mangas.io. Une liseuse Kobo Elipsa, 30 000 Rakuten Points, 1 abonnement à vie à Mangas.io et des mangas Kana sont également en jeu. Le ou les lauréats, ainsi que les gagnants du Prix du scénario et du Prix Espoir seront dévoilés lors de Japan Expo, du 13 au 16 juillet 2023. Alors ? Y a plus qu’à !