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La Pile À Lire de Anne-Gaëlle Huon

De Mélanie Carpentier • mai 28, 2021Piles à Lire

C’est au tour de Anne-Gaëlle Huon de se prêter au jeu très sérieux de la PILE À LIRE du Blog Kobo. Les Demoiselles, Même les méchants rêvent d’amour, Le bonheur n’a pas de ridesles titres de ses livres sont autant d'invitations à la tendresse et à la poésie. Et comme cette ancienne publicitaire a un petit penchant pour les listes, quoi de plus logique que de lui demander 10 titres qu’elle nous recommande chaudement ! Suivez le guide.

En attendant Bojangles de Olivier Bourdeaut

Il y a là tout ce qui pour moi fait un grand roman. Une plume, un univers fantasque, et une histoire d’amour telle que j’aime les lire : totale, passionnelle et surtout dramatique. Bojangles, c’est un drame habillé d’un sourire, d’une folie, d’un scintillement qui a laissé en moi une trace indélébile. Plusieurs éditions de ce roman dans ma bibliothèque, et notamment une illustrée que je feuillette de temps à autre pour me reconnecter aux émotions que cette lecture suscite en moi. Il est question dans les dernières pages d’un « petit bouquet de fleurs sauvages ». Cinq mots pour une scène qui me tire les larmes à chaque fois. L’une des plus belles qu’il m’ait été donné de lire.

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La Plus Précieuse des marchandises de Jean-Claude Grumberg

C’est le livre que j’offre à tour de bras. Les maîtresses, la belle-sœur, la gardienne, le grand-père. C’est le livre qui remplace un bouquet de fleurs ou une bouteille de vin quand je suis invitée chez des amis. Un conte qui parle de tendresse, d’espoir et d’humanité. L’histoire d’une bûcheronne qui regarde passer les trains en espérant un enfant. Dans l’un de ces trains, un homme, sa femme et leurs jumeaux en route vers l’obscurité. Ça parle d’amour avec des mots si fins qu’on retient son souffle pour ne pas qu’ils s’envolent.

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Simple de Julie Estève

Il s’appelle Antoine mais tout le monde l’appelle « le baoul ». Le baoul, le mongole, le bon à rien, le farfelu. Celui à qui il manque une case. Dans son village corse, une fille est morte, et tout le monde dit que le coupable c’est lui. Alors Antoine raconte. Il s’adresse à une vieille chaise cassée et nous entraîne dans un monologue en apnée. Un aller simple dans la tête d’un simple d’esprit. Ce roman m’a fascinée par la langue qu’il donne à lire, sa sensibilité et sa justesse. C’est de la poésie qui ne dit pas son nom, c’est drôle, original, inattendu, parfois un peu inquiétant. Une sorte d’ovni littéraire qui me rappelle que les chemins de traverse sont souvent fertiles.

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La Gloire de mon père de Marcel Pagnol

Ce roman c’est l’enfance. Mon enfance en Provence, chez ma grand-mère. Le temps qui s’étire, les bonheurs simples, les premiers émois. De ces pages s’échappe le parfum de la garrigue, du romarin et du thym. J’y retrouve les odeurs de ma Provence, la chaleur sous mes pieds nus. J’entends la fontaine, les cloches de l’église, les cigales. Une douce nostalgie, une envie de retourner à cette époque où les choses étaient plus simples, où le monde tournait moins vite. Un texte où les personnages sont aussi désuets que généreux. Mention spéciale à Joseph, et au regard que cinquante ans plus tard, Marcel pose encore sur son père. Un roman qui parvient à recréer le sacré de l’enfance avec une justesse rarement égalée.

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La Première Gorgée de bière de Philippe Delerm

Puisqu’on parle de moments suspendus, de sensations qui vous imprègnent, il me vient bien sûr le nom de Philippe Delerm. J’ai lu tous ses ouvrages. Je les achète religieusement à chaque nouvelle sortie, et je les savoure, lentement, dans un sourire, en terrasse avec un verre de rosé. Un moment sacré, un rendez-vous avec moi-même qui finit toujours trop vite. Philippe sculpte les mots pour y figer les sensations, les incongruités, les émotions que suscite l’ordinaire quand on prend le temps de s’y attarder.

À découvrir en livre audio en écoutant la voix profonde de Jean-Pierre Cassel.

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Fendre l’armure de Anna Gavalda

Les nouvelles ont mauvaise presse ; pourtant, c’est à mon sens un exercice des plus exigeants. Celui-ci m’a emportée par la polyphonie des voix que l’autrice y fait entendre. Quand on passe d'une nouvelle à l'autre, on vérifie à deux fois qu'on n'a pas affaire à un recueil collectif. Est-ce bien la même plume ? Les tons sont si contrastés et si justes que c'en est troublant. Et on retrouve bien sûr dans ce recueil tout ce qui nous fait adorer Gavalda, des personnages écorchés et réalistes, des gens ordinaires aux émotions universelles. Je partage son goût pour les autres, cette envie de les observer avec entièreté et bienveillance. Anna Gavalda m’inspire par le regard qu’elle pose sur le monde : sincère, empathique. Sombre et lumineux à la fois.

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Pars vite et reviens tard de Fred Vargas

Je me demande souvent si la lectrice que j’étais il y a quinze ans aimerait mes romans. J’essaie de la retrouver dans les lectures qui m’ont emportée jadis, comme Fred Vargas par exemple. Ses romans tendent un fil entre moi et l’adolescente que j’étais lorsque je l’ai découverte. Un peu comme les héros de ces séries qui vous accompagnent pendant plus d’une décennie, le commissaire Adamsberg, « pelleteur de nuages », fait partie de ma famille. Lire un policier, c’est entrer dans un jeu savoureux dont on connaît les règles (l’enquête, les fausses pistes, l’illumination finale, le coupable inattendu) en espérant être surpris. Je n’affectionne pas particulièrement ce genre car il m’arrive trop souvent de deviner la fin. Vargas, elle, me cueille toujours. Par l’intrigue, mais plus encore par l’humanité qu’elle distille entre les pages avec beaucoup d’humilité. Sa poésie sans effets de manche qui s’incarne dans des personnages épais, profonds. Cela m’inspire beaucoup.

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Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier

L'histoire : trois octogénaires épris de liberté vivent selon leur propre loi en forêt profonde dans le nord de l'Ontario. Non loin de là, deux hommes, l'un gardien d'un hôtel fantôme et l'autre planteur de marijuana, veillent sur l'ermitage des vieillards. Dans ce livre, de la pudeur, de la tendresse. Dans ce paysage bouleversant, la pureté, la fragilité, la nostalgie aussi. Un roman insolite dans lequel on fait la connaissance de vieilles âmes qui ont opté pour une vie d'ermite dans la forêt et ses lacs afin de choisir quand et comment mourir. On se surprend à frissonner sous la rosée du soir qui tombe, à humer les lichens, les mousses, à caresser les rondins et à écouter le vent. À lire si vous aimez les grands espaces, les héros de plus de 80 ans, ou si vous rêvez d'une vie sauvage.

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Au Bonheur des Dames de Émile Zola

Parmi les auteurs fondateurs, pour moi il y a Zola. Zola et sa capacité à vous faire lire un document déguisé en roman. À moins que ce ne soit l’inverse. J’aime les livres qui vous emportent et vous nourrissent en même temps. Émotionnellement bien sûr, mais aussi intellectuellement. Mention spéciale à celui-ci, l’un des plus féminins du grand maître, qui nous entraîne dans le tourbillon froufrouteux des Grands Magasins. Ce roman me transporte immédiatement dans les coulisses d’une exubérance nouvelle pour l’époque, d’une frénésie savoureuse. Entre les lignes, Zola dénonce le Progrès, cette grande machine qui croque, désagrège, complique et éteint. Nous prépare à la mort des petits commerces, à l’uniformisation du monde, où d’une métropole à l’autre, on a parfois le sentiment d’être toujours dans la même rue tant les enseignes sont les mêmes. Cette idée m’angoisse. Je la conjure en prenant pour décor des villages, en écrivant le terroir et ses savoir-faire intouchés, en infusant mes histoires de récits historiques qui mettent le contemporain à distance.

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Comme par magie de Elizabeth Gilbert

J’ai eu la chance de rencontrer Elizabeth Gilbert lorsque j’habitais à New York. Elle tenait une conférence sur la créativité à Brooklyn, une sorte d’atelier d’écriture mêlé de conversations intimes. Ce moment est resté gravé en moi. Liz porte sur le monde en général et l’écriture en particulier, un regard mystique. Selon elle – et j’adhère entièrement à cette théorie – les idées flottent autour de nous et cherchent à s’incarner. Elles sont en quête d’une plume pour s’épancher. Cette sensation de n’être que le bras armé de quelque chose qui nous dépasse est la plus belle découverte que m’a offert l’écriture. Cette sensation d’accéder à une autre dimension, de se laisser guider par des personnages qui vivent par eux-mêmes, est une joie chaque fois renouvelée. Écrire, c’est accueillir la magie. C’est s’en remettre à la fois à l’enfant qui demeure en nous et à un inconscient collectif qui nous transcende. À lire si vous cherchez vous aussi à tenter cette grande aventure de l’écriture.

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Et un Anne-Gaëlle Huon à lire ?

Pourquoi pas le dernier ? Ce que les étoiles doivent à la nuit. Un roman qui enchante ou l’histoire d’une chef étoilée, partie au Pays basque sur les traces de sa mère, qui se retrouve avec les clefs d’une gargote qu’elle doit élever au rang d’adresse gastronomique. De l’amour en barre !

Photo © Astrid di Crollalanza

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