10 clés pour libérer votre créativité littéraire
Nous ne sommes pas tous des auteurs aussi prolifiques que Georges Simenon (360 romans), Honoré de Balzac (90), George Sand (70) ou Agatha Christie (66). Et pourtant, chacun d’entre nous peut libérer sa créativité, cette aptitude fondamentale à créer et imaginer qui serait, selon certains chercheurs, la clé du bonheur et d’une longévité saine. Stimuler son imagination, trouver l’inspiration, créer des expressions originales, inventer, toutes ces capacités s’améliorent, tel un muscle, par un entraînement régulier. Alors, découvrez 10 conseils du quotidien pour déployer votre élan créatif dans vos écrits !
1. Bien dormir pour libérer sa créativité
Pendant le sommeil, notre cerveau trie les émotions de la journée et les organise. Dès lors, comme ranger un placard, bien dormir libère de l’espace et améliore le potentiel créatif. Le stress, le manque de repos influent directement sur la concentration et l’inventivité. En revanche, un sommeil de qualité nettoie le cerveau et libère l’imagination. Un sommeil réparateur s’entraîne au quotidien. Comment ? Couchez-vous à heure régulière en ayant coupé les écrans deux heures auparavant. Clôturez votre journée en vous complimentant de ce qui a été bien mené. Notez sur un carnet la to-do-list du lendemain. Et, avant de vous endormir, relisez vos écrits de la journée pour laisser votre cerveau imaginer la suite pendant la nuit.
2. Stimuler son imagination en pyjama grâce aux morning pages
Au saut du lit, attrapez un stylo et laissez votre esprit rêver encore dans les limbes de la nuit. Notez sur un cahier tout ce qui vous passe par la tête, pendant dix minutes. N’essayez pas de corriger ou de juger vos écrits. Ces morning pages s’apparentent à de l’écriture automatique par association d’idées pour encourager le flot créatif, alors lâchez-vous complètement. Vous serez surpris de ce qui fourmille dans la tête au réveil. Recommencez quotidiennement. Au bout de 21 jours, ce geste devenu réflexe boostera votre créativité littéraire.
3. Comme un enfant, chanter pour libérer ses idées
« Trois p’tits chats, chapeau de paille, paillasson, somnambule… ». Vous vous rappelez ? Par conséquent, libérez l’enfant intérieur qui sommeille en vous. Inventez et chantez à tue-tête des comptines sans queue ni tête qui s’enchaînent librement en utilisant le mot précédent. Un mot sur lequel vous butez dans votre création littéraire, par exemple. « Créativité, t’es partie où, où tu iras j’irai… » Lâchez-vous, soufflez cette joie enfantine qui déploie l’imagination. La créativité s’autonourrit, laissez-là s’exprimer pleinement. Vous bloquez sur une phrase, un chapitre, un rebondissement ? Autorisez-vous à raconter votre histoire à haute voix, comme si vous parliez à un ami imaginaire. Cela m’a souvent permis de dénouer bien des situations.
4. Ouvrir les yeux, être curieux développe la créativité au quotidien
Où se cache l’inspiration ? Partout ! C’est en gardant l’œil et les oreilles grand ouverts que je glane les thèmes de mes futurs romans. Je lis beaucoup l'actualité et les commentaires sur les réseaux sociaux, j'adore les faits divers, mais je me nourris aussi de discussions entendues au café, dans le bus et de réflexions de mon entourage. Pour construire des dialogues justes, il faut de vraies phrases, qui sonnent comme dans la vie. J'écoute ce qui tracasse mes amis, mes enfants, ce qui les amuse et les interroge.
L'inspiration ne tombe pas du ciel. Comme une éponge, elle se nourrit de ce qui nous entoure. Lorsque j'entends une expression intéressante, je la note. Quand je lis un poème, j'en retiens quelques strophes. Prenez l’habitude d’être attentif à l’extérieur pour nourrir votre créativité intérieure. Katherine Pancol se compare à un « aspirateur » ! Je suis d'accord ! L'auteur aspire, recycle, réécrit à sa façon le monde qui l'entoure.
5. Utiliser la formule magique « et si ? » pour nourrir son inspiration
Pour imaginer le pitch de votre futur roman, cette petite phrase qui résume l’histoire en quelques mots, pensez : « Et si ? ». Par exemples : Et si un jeune garçon découvrait qu'il a des pouvoirs magiques ? (Harry Potter). Et si, lorsqu'une princesse est en danger, un jeune homme devenait un redoutable combattant pour la sauver et vaincre les forces maléfiques d'un empire galactique ? (Star Wars).
Exercez-vous avec cette formule magique et prolongez le processus créatif en vous entourant de personnes « Et si ? » Celles qui au lieu de vous opposer des « mais » systématiques suivront le flow de votre élan créatif en le complétant par des « Et si ». D’ailleurs, observez-vous. Êtes-vous une personne « mais » ou « et si » ? Essayez pendant une journée, comme dans ce film avec Jim Carrey (Yes Man, 2008) d’être une « Yes » personne. Osez libérer vos licornes ! Cela stimule la créativité.
6. Endosser le costume de détective pour dénicher la singularité
Décrire ses personnages est l'une des grandes difficultés créatives de l'écrivain. Souvent, les clichés abondent. Invariablement, le beau héros a les yeux clairs et la bouche gourmande. Il est évidemment musclé avec des abdominaux incroyables et les épaules larges. Et pourtant, avez-vous remarqué à quel point chaque être humain est singulier ? Couleur de peau, de cheveux, d'yeux, forme du visage... nous sommes tous très différents. Alors, comment trouver la singularité de vos personnages ? Imaginez que vous êtes Hercule Poirot et sortez votre loupe. Partez au café, dans le métro, sur un banc…et entraînez-vous à repérer chez chaque personne un ou deux traits distinctifs. Pas la couleur des yeux, ni des cheveux, non, ce serait trop facile. Mais un point particulier qui révèle le caractère. Ce n'est pas si simple.
Par exemple, tout à l'heure, au café, ce monsieur chic avait une façon très particulière, presque rageuse, de mâcher son chewing-gum en martelant son clavier. Et la dame à côté portait une tenue très classique avec des baskets de couleur vive. Des dissonances intéressantes. Construire des personnages attachants et originaux demande de les observer au point d'en extraire la réelle singularité. Je ne suis pas encore au point à 100%, mais tous les jours je m'exerce. Et vous ?
7. Flâner au jardin pour être plus créatif
Dans votre jardin, au parc, sur le trajet du bureau, observez comme la nature est inspirante. Mais qui a eu l’idée de ces insectes colorés ? Et cette rose fuchsia ourlée d’un rouge carmin ? Et les drôles de formes des branches de cet arbre ou des nuages, haut dans le ciel. En somme, qu’y voyez-vous ? Quel animal se dissimule ? Ouvrez grand les yeux, puis fermez-les et laissez votre esprit flotter ! Voyez-vous encore ce crocodile que votre imaginaire a créé ? Dessinez vos trouvailles, photographiez-les et inventez-leur une légende. Car, l’inventivité et l’écriture sont des muscles qui se pratiquent au quotidien.
8. Faire la sieste stimule sa créativité littéraire et artistique
Par conséquent, débrouillez-vous ! Sur votre bureau, la tête dans les bras comme les Japonais ; dans un canapé à la maison ; sur un banc pendant votre pause ! Fermez-les yeux après le déjeuner pour une courte sieste de 10 à 20 minutes. La sieste devrait être remboursée par la sécurité sociale ! Elle recharge les batteries, revigore, réduit le stress, améliore la mémoire, la concentration et booste la créativité ! Et si vous ne dormez pas, méditez seul ou à l’aide d’une appli pour laisser les images flotter et rafraîchir votre disque dur. Vous verrez, après cette courte pause, vous n’en serez que plus productif. Et peut-être aurez-vous, lors de votre sieste, comme ça m’est arrivé, imaginé la trame de votre prochain ouvrage ? C’est ainsi que Le Serment est né.
9. Marcher aide à libérer sa créativité et trouver l’inspiration
Zut, vous êtes bloqué ! Syndrome de la page blanche. Ne restez pas assis à vous lamenter devant votre stylo ou votre ordinateur. De tout temps, les créatifs ont intégré la marche dans leur routine quotidienne. En marchant, on libère son esprit et on envisage les problèmes sous un autre angle. Sortez et enchainez les pas comme Charles Dickens qui marchait 15 kilomètres par jour dans Londres, ou comme Aristote qui enseignait la philosophie en marchant. Si vous êtes au bureau, levez-vous et allez aux toilettes ! Sérieux ! Vous n’avez jamais remarqué à quel point le simple fait de changer de perspective stimule l’imagination. Assis, le cerveau s’encroute. Tandis que, debout, en bougeant, il utilise plus d’oxygène, ce qui stimule les connexions. Les chercheurs de Stanford ont démontré que la production créative d’une personne augmente de 60% en marchant. Alors, levez-vous et attrapez votre téléphone ou un carnet pour noter tout ce qui vous passera par la tête lors de votre marche.
10. Être créatif pour remplacer les expressions passe-partout
Le premier jet de votre roman est terminé, vous attaquez la phase de réécriture et là, malheur, vous constatez une répétition d’expressions passe-partout telles que « Froncer les sourcils, Plisser/écarquiller les yeux, Soupirer, Lever les yeux au ciel, Hausser les épaules, Gorge nouée/serrée, Voix cassée/brisée, Regard rivé/voilé ». La liste est longue de ces expressions que l'on retrouve à longueur de temps. N’est-ce pas horripilant ?
Comment les remplacer ? D'abord, autorisez-vous à en garder quelques-unes, mais pas à tous les chapitres. Ensuite, pour stimuler votre créativité, retour à la phase observation, lecture et entraînement. Tout le monde ne fronce pas les sourcils pour marquer la colère, et l’on n’écarquille pas forcément les yeux lorsqu’on est surpris. Voilà trois techniques créatives très efficaces.
- Observation : s'installer au café, observer les gens discuter, noter la façon dont ils expriment physiquement leurs émotions.
- Lecture : reprendre ses auteurs favoris, repérer comment ils décrivent les réactions de leurs personnages. Noter dans un carnet ce que vous pouvez réutiliser, le relire avant de démarrer un nouveau projet. Vous construirez ainsi votre IA personnelle.
- Entraînement : se forcer à être ultra attentif pour repérer ces expressions dans son texte. Les corriger une à une, c'est long, c'est fastidieux, mais cela enrichit le propos.
Quelques mots pour conclure
Ma routine créative personnelle est très simple. Lorsque je démarre l’écriture d’un roman, je prépare un plan à l'avance, même sommaire, souvent avec la méthode Save the cat de Blake Snyder. En phase d'écriture, j'écris environ 1500 mots par jour, où que je sois (en van, dans le train, en ferry…). Avant de me coucher, je relis mon plan, mes fiches personnages, ce que j'ai écrit le matin. Et je laisse mon cerveau travailler la nuit... Le lendemain matin, je me réveille souvent très tôt, mes personnages m’appellent. Mais avant de me lever, je visualise mes scènes comme si j'étais au cinéma. Puis soit j'attrape mon ordinateur posé au pied du lit, soit je descends écrire dans la cuisine avec une tasse de thé. Je branche le minuteur et je rédige en mode concentration (téléphone éteint) pendant trois à quatre phases de 45 minutes.
Je ne crois pas qu'il faille attendre l'inspiration, il faut aller la chercher et la stimuler au quotidien. J’espère que ces quelques conseils vous aideront à libérer votre créativité littéraire. Bonne écriture !
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Passionnée d’écriture, de photographie mais aussi de pâtisserie, Mélodie Miller est l’autrice de 9 romans à retrouver sur Kobo. L’amour, la vie, les secrets de famille, le temps qui passe, les rêves d’enfant et l'adolescence sont des thèmes qui l’inspirent tout particulièrement. Elle les explore avec humour et sensibilité. Également grande amatrice de thrillers et de généalogie, elle s’attache à créer des intrigues palpitantes et toujours d’actualité. Retrouvez-la sur ses comptes Instagram et Facebook : @melodie.miller.autrice ainsi que sur son site internet https://melodiemiller.fr
Pour plus de conseils créatifs, Mélodie Miller recommande le guide Les 10 clés pour libérer sa créativité de Valérie Pierson, disponible sur Kobo.
